Edito
Vivons Venelles est une association locale. Cela ne nous empêche
pas de réagir aux tensions qui déchirent l'Irak et mettent
à mal la communauté internationale. Comme d'autres,
c'est dans la rue que nous exprimons notre attachement au respect
de la démocratie dans le monde.
Cependant, c'est d'une autre communauté dont nous avons choisi
de parler dans ce numéro : la Communauté d'agglomération
du Pays d'Aix. Au sein de la CPA, l'équilibre économique
et social du territoire est un enjeu primordial de la coopération
communautaire. Celle-ci constitue une formidable opportunité,
faite de droits et de devoirs,
à condition que nous soyons
capables d'y faire vivre une démocratie véritable. Et
là aussi, il y a du travail à faire.
250 millions d'euros ! C'est le budget de la CPA. Par comparaison
le budget de la commune de Venelles est à peine supérieur
à 12 millions d'euros. 10 années se sont écoulées
depuis le temps où la ville de Venelles formait une Communauté
de Communes avec 5 autres collectivités du pays d'Aix. Aujourd'hui
ce sont 34 communes qui composent la CPA. En superficie, elle est
la troisième communauté en France avec un territoire
de 130 000 hectares et prés de 334 000 habitants.
Depuis le 1er janvier 2001, ses compétences se sont considérablement
élargies. Elle intervient dans l'essentiel de ce qui forme
notre cadre de vie : développement économique, aménagement
de l'espace, transport, politique de la ville, équilibre de
l'habitat, culture, traitement des déchets
Autant de compétences
qui doivent donner une cohérence à un territoire qui
nous concerne tous.
Et pourtant que savent les citoyens de ce qui se passe au sein de
la CPA ? Quel pouvoir ont-ils sur les décisions qui se prennent
sous le poids des rapports de force politiques, discrets mais efficaces,
et des intérêts particuliers ? Quels comptes les conseillers
communautaires rendent-ils à leurs conseils municipaux ? Car
il ne faut pas s'y tromper, l'ensemble des citoyens n'est pas représenté
au sein de la CPA. Seuls siègent les maires et des conseillers
majoritaires de chaque commune. Les oppositions municipales n'y sont,
à quelques rares exceptions, pas présentes. Le poids
de la ville d'Aix-en-Provence est prépondérant.
C'est bien de démocratie, encore et toujours, dont il est question.
Budgets
d'hier et d'aujourd'hui
On se souvient des accusations portées par l'actuelle majorité
quand elle était dans l'opposition. Elle dénonçait
une gestion qui disait-elle manquait de rigueur et réclamait
des économies. Les temps changent ! La situation s'est inversée.
Dans le budget primitif présenté au Conseil Municipal
du 27 mars un certain nombre d'augmentations non négligeables
apparaissent. Quelques exemples : 87% pour les catalogues, 68% pour
les réceptions, 66% pour des prestations de service, 50%
d'honoraires etc.
Faut-il en conclure qu'après avoir augmenté les impôts
alors qu'on s'était engagé à les baisser, on
renonce maintenant aux économies tant réclamées
naguère ?
Pour le reste, les subventions aux associations restent, elles,
au même niveau. Ce n'est pas le cas des indemnités
des élus qui passent de 76.000 euros à 96.000 euros.
Mais il est vrai qu'on économise sur la masse salariale qui
est en baisse de 2%, ceci en raison du départ de cinq cadres
et, comme l'a dit Monsieur le Maire au dernier conseil municipal
"on s'est débarrassé de personnes qui ne faisaient
pas grand chose pour les remplacer par des policiers". Sans
commentaires.
Dossier :
La Communauté d'agglomération du Pays d'Aix
Au plus près de notre vie quotidienne
Clochers
et Cathédrale : le pouvoir des citoyens
Pour certains, c'est la fin des 36 000 communes et d'autant de clochers.
Pour d'autres la cohérence annoncée est la meilleure
réponse aux besoins des habitants et permettra d'éviter
les querelles de voisinage pour le bonheur de tous.
Entre ces deux visions, la CPA c'est d'abord des moyens financiers
considérables mis en commun pour des décisions d'intérêt
collectif. Elle permet à une majorité de petites et
moyennes communes de résoudre des problèmes qu'elles
n'étaient pas en mesure de gérer seules comme la création
des pôles d'activité, le traitement satisfaisant des
ordures ménagères, la coordination des contrats de
sécurité, et des politiques d'insertion
La CPA, c'est aussi la présence omnipotente de la ville d'Aix
qui est en capacité d'imposer aux communes limitrophes ses
propres décisions d'aménagement de l'espace et de
gestion de l'habitat.
Une chose est sûre : il n'y a pas, en dépit de ses
prérogatives considérables, de représentation
directe des citoyens au niveau de la Communauté d'agglomération.
Ceux qui y siègent n'y sont que sur la base d'une légitimité
communale.
Pour nous, la question n'est pas celle de la disparition des unes
et du renforcement des autres, mais plutôt de la cohabitation
des deux. Ceux qui nous représentent à la CPA ne doivent-ils
pas y siéger sur la base d'une vision organisée de
l'espace communautaire ? Pourquoi pas, à l'instar de ce que
la France et l'Allemagne proposent pour l'Europe, un Comité
des maires de la CPA, issu des élections municipales, chargé
de fixer les grandes orientations, et un Conseil communautaire de
la CPA qui trouverait sa légitimité dans un vote au
suffrage direct de conseillers communautaires sur des projets cohérents
à l'échelle de la CPA ?
Alors une CPA qui additionne les communes ou une CPA qui les fédère
? C'est assurément un sujet à creuser. Qui prend le
manche ?
Transfert
des compétences : comment ça marche ?
Parmi les compétences dont est aujourd'hui dotée la
CPA, la plupart concerne notre vie quotidienne : le logement social,
les zones d'activités et de loisirs, la prévention
de la délinquance, la collecte et le tri des déchets,
la politique culturelle, l'aménagement des transports collectifs,
Lorsqu'une compétence est transférée à
la CPA, la commune ne peut plus intervenir dans le domaine concerné
et le budget correspondant est également transféré.
A terme, une totale mutation du paysage administratif, où
se posent les questions du devenir des communes et des départements
et une transformation de la fonction publique territoriale.
La
CPA au quotidien
Depuis déjà longtemps la CPA est présente à
Venelles par ses réalisations. Parmi les plus anciennes on
peut citer l'avenue de la Mouliéro, ses trottoirs fleuris
et sa piste cyclable.
Tout récemment l'entrée de Venelles entre le Rond-point
et la rue de l'Agnel a été dotée d'une promenade
avec pergola, plantations et muret fleuri. Terminée également
la mise en sécurité piétons du rond-point de
la gare.
Sont en cours l'aménagement de l'impasse de la Source, le
giratoire au niveau d'Inter marché avec trottoirs, piste
cyclable et plantations.
La CPA par ailleurs gère entièrement la collecte des
ordures ménagères et le tri des déchets. D'elle
dépend encore le centre d'apport volontaire ainsi que les
nombreux points de dépôts qui ont permis de diminuer
sensiblement le volume des ordures ménagères. Vous
le voyez la CPA est bien présente à Venelles.
La
CPA en chiffres
Un budget de 250 millions d'euros, financé au 3/4 par la
taxe professionnelle au taux unique de 19%, la taxe d'enlèvement
des ordures ménagères, le versement transport, ...
117 millions d'euros de reversement aux communes sur la base de
la taxe professionnelle perçue l'année précédant
leur adhésion à la CPA. Venelles recevra 2 millions
d'euros en 2003.
Dépenses
par services (en millions d'euros)
|
Reversements
communes |
117,5 |
|
Environnement
Cadre de vie |
2,4 |
Elimination
déchets |
27,2 |
|
Insertion
Emploi PLIE |
2,4 |
Transports |
27,1 |
|
Habitat
Ville Gens du voyage |
1,7 |
Développement
économique |
18,5 |
|
Politique
culturelle |
1,4 |
Personnel
|
15,1 |
|
Sport |
0,9 |
Finances |
13,9 |
|
Communication |
0,7 |
Maîtrise
d'ouvrage |
9,3 |
|
Equipements
communautaires |
0,4 |
Aménagement
espace public |
5,5 |
|
Projet
d'agglomération |
0,4 |
Moyens
généraux Information |
3,8 |
|
Autres |
1,3 |
Total
249,5
|
Les
enjeux du Programme Local de l'Habitat
La ville d'Aix l'a annoncé : 150 000, c'est le nombre maximum
d'habitants qu'elle s'est fixé. Cela laisse peu de marges
de progression puisqu'il y a actuellement 135 000 aixois. Dans le
même temps, la politique d'implantation d'entreprises est
renforcée, en particulier sur les sites de la Duranne, aux
Milles, et de l'Arbois. Déjà cependant, certaines
d'entre elles choisissent d'autres terres d'accueil en raison d'une
offre de logements insuffisante et trop chère pour leurs
salariés. Le projet ITER, s'il se réalise accentuerait
(avec plus de 3000 familles à terme) fortement les tensions
sur le foncier et la construction de logements neufs dans le pays
d'Aix.
On le voit, la localisation de l'habitat, et ses caractéristiques,
sont un enjeu essentiel du Plan Local de l'Habitat. C'est sur les
autres communes que la ville-centre de la CPA a décidé
de faire peser les efforts d'urbanisation. C'est un axe central
du Projet d'Agglomération à 15 ans que la CPA doit
formaliser d'ici la fin 2003. Comme le dit le président de
la commission Habitat de la CPA : "il faudra faire preuve de
beaucoup de pédagogie pour convaincre les maires des communes
en dehors d'Aix de prendre toute leur part dans la production de
logements neufs".
Logement
: Quatre constats
Le marché de l'habitat privé est essentiellement spéculatif
et les jeunes actifs ont de grandes difficultés pour acquérir
des logements dont le besoin est évalué à 1000
par an hors secteur social ;
La demande actuelle de logements sociaux (plus de 5000) représente
le tiers de l'existant (il faut attendre 10 ans pour obtenir un
logement social sur Aix, 22 ans à Coudoux, combien de temps
à Venelles ?) ;
L'offre de logements qualifiés de "spécifiques",
c'est à dire à destination des jeunes, étudiants,
handicapés
, est inadaptée ;
L'éloignement des lieux d'habitat et de travail entraîne
un engorgement du trafic routier et accroît la pollution.
Le
Plan de Déplacement Urbain : l'alternative à la voiture
Dans un marché du logement rigide et un marché de
l'emploi incertain, ce sont les individus, c'est à dire chacun
de nous, qui subissent des temps de déplacements de plus
en plus longs et pénibles. Chacun a pu constater les difficultés
d'accès à Marseille et à la zone d'activité
des Milles aux heures de pointe.
On ne peut souhaiter à la fois une amélioration de
la qualité de l'environnement et des déplacements
automobiles toujours plus nombreux. Les chiffres sont éloquents
: 1 million de déplacements quotidiens dans le Pays d'Aix,
dont 89% en voiture, seulement 9% en transports collectifs, et 2%
en vélos. 39 jours de déclenchement d'alerte à
l'ozone en 2002.
La généralisation de la taxe sur les transports payée
par les entreprises fournit des moyens financiers importants,
à
condition qu'ils soient affectés à l'amélioration
des transports collectifs. Alors pourquoi pas un Plan de Mobilité
des Entreprises auquel les partenaires sociaux seraient associés
?
Le Plan de Déplacement Urbain (PDU) est une nécessité
à laquelle s'est rangée la majorité de la CPA.
Nous ne pouvons que nous en féliciter même si, selon
nous, c'est aussi sur des politiques équilibrées de
l'emploi et du logement que doivent porter les efforts des collectivités
territoriales et des acteurs économiques. Habiter, circuler,
travailler, se former, se distraire dans des lieux harmonieux, c'est
cela le véritable équilibre ! Messieurs les élus,
le temps presse et nous prenons date !
Co-voiturage
en Pays d'Aix : une idée qui fait son chemin !
Sur une idée de départ simple, 93% des salariés
se rendent au travail seuls dans leur voiture, la société
civile se mobilise. Lancé par Aix-Associations en 2001 à
travers un chantier d'insertion, le covoiturage fait son chemin
dans le Pays d'Aix. Aujourd'hui le Laboratoire d'Espaces Associatifs
(LEA), une association de développement local, présidée
par Jean-Pierre Lanfrey, a pris le relais. Elle propose un mode
de transport alternatif au déplacement automobile individuel.
Un site internet existe : www.covoituraix.org. L'objectif est à
la fois simple et ambitieux : lutter contre les problèmes
de pollution et d'encombrement, et contre les exclusions. Car c'est
là tout l'enjeu de cette initiative : promouvoir de nouvelles
valeurs collectives tout en facilitant la vie des habitants du Pays
d'Aix.
Brèves
de Venelles
Gens
du voyage : suite...
Lors de ses vux aux venellois, Monsieur le Maire a, une nouvelle
fois, voué aux gémonies, les gens du voyage et les
"bonnes âmes" qui souhaitent les accueillir sur
le territoire communal.
Sans nier que la question est complexe, nous ne pouvons nous satisfaire
de quelques propos démagogiques. Certaines communes appliquent
tout simplement la loi et nous ne voyons pas pourquoi Venelles ne
le ferait pas !
Ainsi, Carpentras dont le maire UMP a installé sur sa commune
une aire d'accueil. Si au début, le projet a suscité
quelques émois dans la population, l'aire est maintenant
bien acceptée. Pour preuve, les délibérations
du conseil municipal sur l'amélioration, l'entretien....
de l'aire d'accueil recueillent chaque fois une majorité
de votes favorables. Seuls s'y opposent les élus du Front
National !
La municipalité pourra-t-elle tenir encore longtemps une
position aussi rigide d'autant que l'accueil des gens du voyage
est maintenant une compétence communautaire (une de plus!).
OMCJ
: encore...
Fin 2001, le déficit est de 7 500 € (50 000 francs).
A la fin de l'année 2002, le déficit cumulé
de l'OMCJ était approximativement de 75 000 €. Comment
en est on arrivé là ? Un petit retour en arrière
s'impose....
A peine élue, la nouvelle municipalité diminue la
subvention de l'association de 30 000 € (près de 200
000 francs) et impose à l'OMCJ la prise en charge de frais
supplémentaires (assurance, essence, charges de personnel...).
A la gestion solitaire du Président s'ajoute les "approximations"
de l'Expert comptable qui facture à grand frais des services
qu'il ne rend pas. Tableaux de bord financiers faux, prise en compte
de subventions demandées mais non accordées... plongent
l'office dans une situation catastrophique...
Certes, au cours de l'année 2002, le Conseil Général
et le Conseil Régional n'ont pas versé les subventions
demandées pour le Festival des Acousmies (soit un manque
à gagner total de près de 40 000 €). Mais, dans
le même temps, la CPA versait 45 000€.
Ce n'est donc pas, comme se plaisent à le répéter
nos élus, la défaillance des deux collectivités
territoriales qui explique cet important déficit, mais bien
le résultat de choix politiques aggravés par des erreurs
de gestion !
"Usagers
contre Contribuables"
C'est un des credo de la majorité municipale : pour les services
rendus par la commune, ce sont les usagers qui doivent payer et
non les contribuables.
Outre que chacun pourra, heureusement, constater dans sa vie quotidienne
que ses impôts financent de nombreux services qu'il n'utilise
pas
Cette idée, qui se veut juste, traduit un ultra-libéralisme
ringard dont on a pu constater les dégâts dans l'Angleterre
de Thatcher....
Plus grave, c'est la négation de toute solidarité
et la promotion d'une société où les plus riches
profitent de services qu'ils peuvent s'offrir tandis que les autres
n'y ont pas accès.
Logements
sociaux : toujours...
En novembre 2002, les sénateurs avaient adopté un
amendement visant à assouplir les conditions d'application
de l'article 55 de la loi SRU (Solidarité Renouvellement
Urbain) qui prévoit 20% de logements sociaux dans chaque
commune. Les députés avaient agi de même en
janvier. Le gouvernement pensait leur emboîter le pas. Sous
la pression notamment de l'abbé Pierre, de Xavier Emmanuelli
et des associations comme ATD Quart Monde, il semble que ce projet
ne soit plus à l'ordre du jour. Rappelons que Venelles, comme
8 autres communes de la CPA, est concernée par cette disposition
légale.
Choses
vues au Conseil municipal !
Le jeudi 27 mars, le Conseil municipal se réunissait pour
voter le budget communal. Moment important où sont définis
les choix budgétaires (et donc politiques!), les priorités
en matière d' investissements, les subventions aux associations.......
Ce soir là, les absents étaient nombreux et l'ambiance
n'était pas très studieuse : pendant que certains
s'invectivent, d'autres papotent dans leur coin, une s'assoupit
et d'aucuns s'impatientent de voir l'heure tourner et de rater le
début du film....
Une bien triste image de la démocratie de proximité
Heureusement, à cette heure-ci, les enfants du Conseil Municipal
des Enfants sont couchés !
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